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Kit de Survie en Milieu Hostile

by Bertrand Betsch

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1.
Je voudrais partir d’ici Traverser la ville En catimini Loin du grand babil Je voudrais sortir d’ici Et rendre mes habits Quitter le paysage Sans armes ni bagages De grands voyages À la brasse, à la nage À pied, dans la foulée Enfin me délester De tout ce lourd passé De ces années plombées De grands voyages De beaux mirages Loin des postes-frontières Derrière les barrières Toucher le point limite Après la guérite Aller plus au sud Aller plus au nord Et même si c’est rude Même si ça cogne fort De grands voyages À la brasse, à la nage De grands voyages Dont je serais l’otage Traverser les étendues Le cœur léger, les poches vides Avancer presque nu Dans des terres arides Chercher toujours plus loin Traquer la lumière Perdu dans le lointain Loin des poudrières De grands voyages À la brasse, à la nage À pied, dans la foulée Enfin me délester De tout ce lourd passé De ces années plombées De grands voyages De beaux mirages Je voudrais partir d’ici Vivre mille vies Je voudrais sortir d’ici Embrasser l’infini Partir d’ici
2.
Amor Fati 03:16
Le coeur a chaviré Jeté par dessus bord Comme du bois flotté Dans l’aube carnivore Les traits sont chiffonnés Les membres un peu rouillés Si tu n’es pas d’accord Il faut creuser encore Et même si épuisé Et même si naufragé Accepte tous les torts Valse dans le décor Écoute la mélodie / Amor amor fati Il n’y a pas d’ennemi / Amor amor fati Va où le vent se jette / Amor amor fati Embrasse la tempête / Amor amor fati Il est profond le puits Il est méchant le col Plus jamais ne fléchis Dans les vapeurs d’alcool Pense aux genoux meurtris Dans la cour de l’école On ne t’a pas pas menti Si cela te console C’est toujours ainsi La poitrine se décolle Vois le ciel qui noircit Les murs de l’acropole Retiens la mélodie / Amor amor fati Il n’y a pas de repli / Amor amor fati Plus jamais ne tiens tête / Amor amor fati Et pour toujours répète / Amor amor fati Le destin est têtu La quête irrésolue Nous sommes orphelins Perdus sur le chemin Une ombre revêtue Un grand malentendu Un bien mauvais butin Le tout pour trois fois rien Ainsi le détenu Ainsi être l’élu Ainsi errer sans fin Dans le réseau sanguin La vie n’a pas de prix / Amor amor fati Même faillir te grandit / Amor amor fati Choisis c’qui te choisit / Amor amor fati Répète à l’infini / Amor amor fati
3.
Ce sont des gens dans des maisons Ce sont des hommes dans des camions Le temps s’écoule à travers champs Le temps ce sournois guet-apens Ce sont des femmes dans des salons Et des enfants au balcon Ça rie ça joue et puis ça pleure Le chagrin a des pudeurs Ce sont des hommes dans des prisons Dans le ventre le béton Les poings écorchés les fissures L’espoir se brise contre les murs C’est sûr on n’a jamais fait le poids C’est sûr les rêves ne pèsent pas Alors sous le saule-pleureur S’en remettre aux dernières lueurs Ce sont des histoires d’amour-propre Ce sont des histoires d’amour sale Contre le vice l’amour achoppe Parfois le réveil est brutal C’est sûr toujours tu tomberas Dans les grands bras de ton matelas Ce vide tu le connais par coeur Parfois la vie te fait peur Passent les jours et les semaines Jamais les amours ne reviennent Les jours s’en vont rien ne demeure Vienne la nuit et sonne l’heure
4.
Et toi que deviens-tu Dans le hasard des rues Au bout du corridor Est-ce que tu trembles encore Sens-tu battre ton coeur Chaque fois que la nuit tombe Est-ce que tu comptes les heures Comme s’il pleuvait des bombes Est-ce que tu fais ton âge Es-tu sur le déclin As-tu le courage De courir le béguin As-tu réglé tes dettes Avec le cours des choses As-tu repris la quête Du sublime du grandiose Et toi que deviens-tu Dans le bazar des nues Roules-tu sous l’averse Est-ce que ça te bouleverse Est-ce que tu danses encore Dans les petits matins Est-ce que tu crois encore À la fête et au vin Est-ce que tu dis encore La nuit nous appartient Est-ce que tu frôles les bords Les monts adultérins As-tu vengé l’enfant Dont tu tenais la main Ce mal assourdissant Ce monceau de parpaings Et toi que deviens-tu Dans le foutoir des rues As-tu crevé l’écran De l’épaisseur du temps Est-ce que tu te souviens De tous tes vieux amants Des plaisirs enfantins Nous voilà vétérans Je n’ai rien oublié De nos épiphanies Je n’ai rien oublié De nos harmonies Je me souviens par coeur Je me souviens très bien Entre tes deux seins Ton humaine chaleur
5.
Combien d’avance Combien de retard N’est-il pas trop tard Pour esquiver l’avalanche Foin des prières Il est tout à fait temps D’engager la première Danse sous avalanche Règle ton pas Mesure ta chance Balance les bras Au rythme de l’avalanche Danse sous l’avalanche Le sifflement des pierres qu’on lance N'est-ce pas ce qui te fait bouger les hanches Combien de temps Le défilement de l’avalanche Nous donnera le mouvement Combien de temps Le déroulement de l’avalanche Nous entraînera par la manche Foin des prières Il est tout à fait temps D’engager la dernière Danse sous avalanche Ne tire pas les draps Sur la dernière séquence Il te faut fixer droit L’oeil de l’avalanche Avant le grand silence Que le courage ne flanche Il te faut fixer droit L’oeil de l’avalanche Danse sous l’avalanche Le sifflement des pierres qu’on lance N’est-ce pas ce qui te fait bouger les hanches
6.
Vous qui fermez les portes Vous qui avez la main morte Vous qui ne possédez rien D’autre que l’appât du gain Vous qui passez sans nous voir Vous l’absence de regard Vous les volets refermés Et qui vivez sous scellés Vous tellement condescendants Dans vos grands appartements Qui fermez vos tiroirs Qu’on ne peut émouvoir Vous qui n’aimez pas le voisin Parce qu’il a plus que rien Vous qui lancez dans le dos La pointe d’un couteau Vous que rien ne surplombe J’irai pleurer sur vos tombes Vous qui avez les mains vides Dont le coeur est plein de rides Vous que jamais ne tracasse Le sort des laborieuses classes À peine le jour levé Vous soupçonnez le soleil De ne pas briller Autant que la veille Vous qui battez pavillon À l’hôtel du grand capital Vous qui êtes à votre façon La banalité du mal Vous qui changez de trottoir Quand pauvre hère fait la retape Par peur de vous faire avoir Que la honte vous rattrape Vous que rien ne surplombe J’irai pleurer sur vos tombes
7.
C’est une femme dans une cage Une minorité de blocage Le passé lui court après Le passé comme un abcès C’est une femme d’un certain âge Qui plie qui penche dans les virages Ses paupières paraissent si lourdes Le soleil chante mais elle est sourde Je déposerais bien sous sa chemise Des baisers doux comme une incise Sur elle je prendrais la main mise Mais elle porte des valises Quand tout le monde dort elle est debout Dans ses poches plein de cailloux Les souvenirs ça pèse des tonnes Toujours le passé qui rançonne De sa lignée elle est l’otage Arme létale dans ses bagages Elle a la beauté des automnes Et le malheur d’une Antigone Je passerais bien outre sa chemise Au-delà des chevaux de frise Je lui ferais bien des mignardises Mais elle porte des valises Sa vie est une avanie Un de ces crimes que l’on punit C’est écrit sur son visage Veuillez tourner la page Elle a le parfum des fruits mûrs Elle a le charme des clairs-obscurs Ses yeux rasent l’horizon Son coeur est en colimaçon Je dégraferais bien sa chemise Je lui dirais bien des bêtises De ces mots-là qui cicatrisent Mais elle porte des valises
8.
Ton immense beauté Tes grands yeux étoilés Nos baisers déchirés Nos visages craquelés Les murmures de l’enfance Le chaos des naissances La déveine et la chance De la vie l’outrance Nos meilleurs ennemis Les plus endurcis Le couteau dans l’étui Un soleil évanoui Les ronciers les fossés Et les pas de côté Toutes nos fragilités Nos racines calcinées J’y pense et puis j’oublie La terre ce vieux poumon La neige et les flocons L’ivresse le flacon Là sur le guéridon Le désir qui s’accroit Le désir qui décroit La fin qu’on aperçoit De la peine le surcroit Au fil de nos cauchemars Nous avons pris retard Un témoin à la barre Nous perdrons la bagarre Enfin creuser l’abcès De tous les excès Nous perdrons le procès Le tout avec succès J’y pense et puis j’oublie Ce qui nous renforce Ce qui nous déforce Ton corps en amorce Ce qu’il y a sous l’écorce Nos amours bégayés Nos gestes débraillés La couleur est passée Nos cours vite nettoyées Le muscle languide Du coeur invalide Le malheur intrépide Et le bonheur timide Ramasser les débris Un bien beau gâchis Sur nous les éboulis Tout mettre sous le tapis J’y pense et puis j’oublie
9.
Nous n’avons fait que fuir Avant même d’agir Nous n’avons fait que fuir Avant même de partir Profusion de murmures Concours d’actes manqués De courtes éraflures Nettoyées au saké Et sous les paravents Les pas meurent étouffés Le coeur détumescent Verse dans le fossé Nous n’avons fait que fuir Sans même nous haïr Nous n’avons fait que fuir Avant que de trahir Nos frêles déchirures Précises comme des ratures Toutes nos reculades Toutes nos dérobades Redoutant le vacarme Craignant les veillées d’arme Nous maintenions l’esquive De nos secrètes archives Nous n’avons fait que fuir Avant que de faiblir Nous n’avons fait que fuir Avant que de tiédir De si fort s’éviter De si bien se rater Ô quelle inaptitude À contrer la solitude De si bien se viser De si bien se manquer On finit émietté On finit dépeuplé Nous n’avons fait que fuir Avant que de jaillir Nous n’avons fait que fuir Avant que de faillir
10.
Vers la Joie 03:25
On a tous un grain De folie ou de vice Du sang sur les mains Un crime un préjudice On a tous une part d’ombre Mais moi je vois double Et sous les décombres Je nage dans les eaux troubles On a tous du plomb dans l’aile De le rouille aux hanches Des coups de blitz de grêle Et le corps qui calenche On a tous un reliquat De dettes et de créances Un sort une vendetta Des failles dans les finances Certains ont de l’avance Moi j’ai des aléas Il faut saisir sa chance Et aller vers la joie Je penche et je trébuche Je suis dans de beaux draps Malgré les embûches Il faut aller vers la joie On est tout de travers On est tous en travaux Et dans le fruit le ver On est tous en défaut On a le mal de l’air Et comme des trous d’eau En nous la souricière Le pied de l’échafaud Serions-nous damnés Sous nos pieds la terre tremble On est un peu cramés Et rien ne nous rassemble On a tous un pète au casque Des choses que l’on ressasse On porte tous un masque C’est la soupe à la grimace Certains ont la confiance D’autres sont aux abois Au-delà des turbulences Il faut aller vers la joie Bien que brimbalant Je plie mais ne rompt pas Malgré les accidents Il faut aller vers la joie

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Au crépuscule du grand et joyeux ballet de ses 19 précédents ouvrages, l’exubérant Bertrand Betsch s’inscrit, une nouvelle fois, dans ce qu’il fait de mieux : la belle chanson française en première lecture, l’ironie ensuite, la justesse enfin.

Kit de Survie en Milieu Hostile s’ouvre sur une fausse promesse de Grands voyages. Étonnant de la part d’un artiste aussi sédentaire que Betsch. On comprend vite cependant que si voyage il y a, il sera avant tout imaginaire, voire sous le régime de la claustration. Car comme le dit Michel Sardou (l’un de ses mentors inavoués) : « Aussi loin qu’on va. On part avec soi. On ne s’oublie jamais ». À bien des égards ce nouvel opus de Betsch a des airs de rétrospective si l’on considère les nombreux clins d’oeil à sa discographie qu’il contient. Tant et si bien que ces dix titres rassemblent et synthétisent toutes ses obsessions, à ceci près qu’une certaine sagesse à laquelle il ne nous avait pas habitué transparaît. BB a beau faire l’inventaire de tous nos échecs, nos erreurs, nos manquements, nos reculades, nos apories, nos épreuves, nos renoncements (J’y pense et puis j’oublie, Nous n’avons fait que fuir...) il invite à prendre de la hauteur jusqu’à embrasser dès le deuxième titre l’Amor fati de Nietzsche, ce grand oui à la vie qui demande à l’individu d’accepter son destin sans réserve.
Comme toujours Betsch nous promène de mélodies enrobantes en arrangements chaleureux. Pour autant la pilule n’est pas moins difficile à faire passer. Car Betsch ne cesse de nous parler de cette vie qui se résume parfois à une Danse sous avalanche à travers laquelle il s’agit de sauver sa peau, parfois même de la risquer.

À mi-parcours l’auteur ose une saillie politique (J’irai pleurer sur vos tombes). Façon pour lui de prendre à nouveau le parti des losers, des gagne-petits, des opprimés, parti qu’il a toujours revendiqué et qui prend là presque un détour christique. Betsch semble vouloir attirer à lui tous les laissés pour compte, y compris ces femmes de 50 ans qui traînent avec elles une partie du chagrin du monde (Les chevaux de frise).
L’album s’achève par une injonction assez inhabituelle chez l’auteur puisqu’il nous propose d’aller Vers la joie. L’adversité ne l’empêche pas de prôner le dépassement de soi. Après tout, il ne faut pas désespérer Billancourt.

En fin de compte, tout au long de cet (ultime ?) opus, BB prend un malin plaisir à conjuguer espoir et désespoir, à en mélanger les fils dans un subtil canevas aux sonorités classiques (belle présence de Salomé Perli aux violons), parfois rehaussé de discrètes touches d’électronique.
Bref, Betsch ne cherche pas à se réinventer, il nous offre plutôt un inventaire ambigu et poétique de tout ce qui le taraude. Libre à chacun d’y trouver son compte ou son mécompte.

credits

released March 29, 2024

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Microcultures Records is an indie French label (Phantom Buffalo, Soltero, Nesles, Jim Yamouridis, John Cunningham, Nicolas Paugam, Bertrand Betsch, Manolo Redondo...).

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